Projet d’un centre de recherche appliquée sur la biochimie du bois
Lors du 4ème Sommet de la Terre en 2002, le Président Jacques Chirac s’exprimait « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », 17 ans plus tard nos émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter selon le dernier rapport du GIEC. Une urgence mise en avant dans le rapport CESER sur les « Enjeux d’une neutralité carbone en 2050 en Nouvelle Aquitaine » commandé par le Conseil Régional. Il est temps de trouver une alternative aux causes de cet incendie. Plusieurs pistes de solutions existent, elles sont multidimensionnelles et l’innovation est au cœur des stratégies.
Au titre de sa mission de développement du territoire, l’EPL de Haute-Corrèze a travaillé sur la création d’un centre de recherche appliquée dédié à la biochimie du bois. Le projet a été présenté par Julie Leroux, secrétaire générale de l’EPL en mairie de Meymac ce mardi 8 octobre. Il vise à remplacer les énergies fossiles par un pétrole issu de la chimie du bois. Ce projet qui pourrait sembler fantaisiste s’appuie sur les exemples de réalisation en chimie du bois et la recherche de ces dernières années en matière de chimie du végétal. Le bois est largement utilisé dans d’autres buts que pour se chauffer ou construire, en papeterie, gazéification, gemmage ou pour la fabrication de caoutchouc comme le fait l’entreprise Michelin depuis des décennies. Il pourrait bientôt se substituer au pétrole pour fabriquer nos routes. En effet, l’asphalte routier est composé de granulats et de bitume essentiellement issu du pétrole. Or, lors de la carbonisation du bois la molécule d’asphaltène apparaît, il s’agit de la suie dans notre cheminée. L’idée est de recréer cette molécule à partir de bois et la substituer au pétrole traditionnel dans la fabrication de l’asphalte. La recherche sur les bio-bitumes est avancée, des expériences sont en cours depuis 2004.

Le bois, richesse majeure de notre territoire pourrait donc trouver d’autres voies d’exploitation. La Région Nouvelle Aquitaine possède la première forêt d’Europe et sur 4 m3 d’accroissement annuel de la forêt limousine, seuls 2 m3 sont exploités. On peut donc imaginer d’autres types d’utilisation de ce matériau sans porter préjudice au système d’exploitation en place. Notre territoire est un donc un atout pour la création d’un centre de recherche appliquée sur la biochimie du bois. Ce centre serait également une opportunité pour notre territoire en matière de création d’emplois, de débouchées pour la filière bois et d’image novatrice en matière scientifique et écologique.
L’idée a fait consensus lors de cette première réunion de présentation organisée en mairie de Meymac en présence de Monsieur le Maire Philippe Brugère. Monsieur Fabien SéSé, Sous-Préfet d’Ussel était présent ainsi que Madame Nathalie Delcouderc-Juillard, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine et présidente du conseil d’administration de l’EPL de Haute-Corrèze ; Christophe Petit (conseiller départemental), représentant le service forêt-bois de la DRAAF Nouvelle Aquitaine ; Laurence Vallée-Hans responsable du Service de l’Economie Agricole et Forestière à la DDT ; Fabienne Ménadie du Service Forêt-bois-papier Région NA. Chacun est reparti convaincu de l’intérêt de ce projet, avec son programme d’actions pour initier sa mise en œuvre.